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Par Theo Merz

INSOLITE. Une tendance s'installe sur les universités et les lycées anglais. De plus en plus de jeunes mecs hétéros ont embrassé au moins une fois leurs amis mâles, selon une enquête récente.

Menée par l'Université de Bath dans le sud-ouest de l'Angleterre, une enquête révèle que 89% des garçons hétéros dans les lycées et universités anglais ont déjà embrassé sur la bouche un de leurs potes, et 37% ont même eu un baiser «prolongé» (snog en argot anglais). Pour autant, ils ne considèrent pas que ce geste était sexuellement motivé; pour eux, il s'agissait plutôt d'une marque d'amitié.

«Les jeunes ont perdu leur homophobie»
Eric Anderson, le chercheur qui a mené cette investigation, tente de déduire des tendances sociologiques à partir de ces résultats. Selon lui, ces chiffres montrent que «le stéréotype de l'homme bourru, mesquin et homophobe des années quatre-vingts est mort». «Ces jeunes ont perdu leur homophobie. Ils n'ont plus peur d'être considérés comme gay à cause de leur comportement, et donc ils ne cachent pas leur intimité envers leurs amis, comme les filles» ajoute Anderson.

Il explique que les filles hétéros anglaises, comme les américaines, ont déjà adopté ce petit jeu depuis un moment. Certaines s'embrassent en signe d'amitié ou même pour satisfaire les trips lesbiens de leurs copains hétéros. Maintenant, ce sont les garçons qui s'embrassent pour le divertissement des filles, si l'on en croit certaines réponses à l'enquête.

Des terrains de foot aux lycées
Pour Anderson, ce changement dans le comportement des jeunes Anglais aurait vu le jour sur les terrains de foot, un endroit qui n'est généralement pas considéré comme le plus gay-friendly. Selon le chercheur, les joueurs de foot professionnels ont fêté leurs buts avec des embrassades de plus en plus exubérantes au cours des dernières années (en photo les joueurs Paul Scholes et Gary Neville de Manchester United). Un phénomène qui s'est reproduit sur les terrains de foot des lycées avec les étudiants, qui ont porté la mode aux boîtes, aux soirées et aux bars. Les statistiques semblent confirmer son argument: parmi ceux qui ont participé au sondage, 95% des mecs qui ont joué un sport avaient embrassé un autre homme, contre 80% parmi ceux qui ne pratiquait pas d'activités sportives.

Pour Eric Anderson, la phénomène relevé par cette amusante étude de moeurs devrait apporter une meilleure considération pour les homos. «[Cette tendance] rend plus acceptable pour les hommes de s'embrasser en public, explique-t-il. Parfois vous voyez deux hommes s'embrasser et vous ne savez pas s'ils sont hétéros ou homos.» Une vision sans doute un peu trop rose des choses. N'empêche que l'on se demande quand cette mode du bisou sur la bouche débarquera en France!

L'étude est consultable en ligne ici

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Par Louis Maury

Une star du petit écran, au coeur d'une affaire judiciaire plutôt banale, «outée» par un grand quotidien? C'est ce qui est arrivé au Québécois Joël Legendre. Un cas journalistique qui agite beaucoup la Belle Province...

C'était le 27 octobre dans Le journal de Montréal, le plus gros quotidien québécois dont la ligne éditoriale rappelle celle du Parisien/ Aujourd'hui en France. Un article signé Marc Pigeon faisait état des problèmes judiciaires que vivait Joël Legendre (photo), un célèbre animateur, sorte de Nikos Alliagas local, à la suite de sa séparation personnelle et artistique avec son ex-compagnon et agent Luc Myre. Non seulement l'article faisait allusion en détails à tous les objets du conflit (entre autre une maison acquise en commun). Mais il révélait aussi de facto l'homosexualité de Legendre et le fait qu'il avait adopté en 2004 un petit garçon. Eléments sur lesquels l'animateur n'avait jamais communiqué.

Au bord des larmes
Pour la première fois, un média local sortait du placard un artiste sans son consentement. On s'est vite demandé si la publication se serait permise un tel écart si Legendre travaillait toujours pour l'empire Québécor. Ce géant des médias possède entre autres Le journal de Montréal, mais aussi la chaîne TVA, que Legendre a quitté en 2009 pour retourner sur le service public de Radio-Canada...

Sur le coup, Legendre traite le quotidien de torchon et de nombreux artistes se mobilisent pour lui. Ainsi Rick Mercer, animateur journaliste très connu du Mercer Report sur la CBC (la branche anglophone de Radio Canada) critique le dérapage, évoquant sa propre homosexualité, ce qu'il n'avait pas fait auparavant. Invité de Tout le monde en parle (la version québécoise de l'émission de Thierry Ardisson) dimanche 31 octobre, Legendre se dit furieux et apparaît au bord des larmes alors que le public présent le soutient à fond. Les médias font en tout cas leurs choux gras de l'affaire...

«Je suis bien dans ma peau»
Mais le 4 novembre, l'animateur dégonfle l'histoire. «Je dirais que ce fut somme toute une bonne chose. Je me sens encore plus libre. Je vois beaucoup plus de positif que d'éléments négatifs dans cette histoire-là. La vie est bien faite», confie alors l'animateur de 44 ans... au Journal de Montréal. Il ajoute «Je n'étais pas emprisonné. Tout le monde autour de moi savait que j'étais homosexuel. Mais je n'avais pas envie que ça prenne la première place. Et il y a vingt ans, un tel événement arrivait et ma carrière était stoppée. Les temps ont changé, mais les barrières ne sont pas toutes tombées.» Et Legendre de conclure: «J'ai suivi plusieurs thérapies depuis l'âge de 18 ans. Ces experts m'ont appris à accepter l'homme que je suis. Et aujourd'hui, je peux dire que je suis heureux et bien dans ma peau».

De mauvaises langues prétendent que Legendre faisait machine arrière de peur se mettre à dos Québécor, incontournable au Québec. Il est vrai que l'animateur sort un nouveau livre... de recettes végétariennes, et sans les très nombreux médias possédés par ce géant, pas de promo possible. Mais d'autres ont préféré louer l'apaisement de Joël Legendre, après un coup de colère justifié. Et surtout le message qu'il fait passer, notamment aux jeunes gays: on peut être homo et réussir, et l'on peut simplement être homo et heureux. Une sorte de It gets better, à la québécoise.
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Par Rédaction

Le chef de l'Eglise belge plaide la mauvaise interprétation après ses récentes déclarations qui ont choqué le pays, jusqu'à son propre porte-parole qui a démissionné. Le prélat est donc revenu sur ses propos, sans pour autant les infirmer.

André-Joseph Léonard rame. Le chef de l'Eglise catholique belge a tenté mercredi de calmer l'indignation provoquée par ses récents propos. Des déclarations à l'emporte-pièce sur le sida, les homos et les prêtres pédophiles qui ont à chaque fois suscité tollé et malaise en Belgique. Pour l'homme d'Eglise, tout part d'une mauvaise interprétation. Mais il n'en reste pas moins ferme sur ses positions.

Déformation
Ce climat de polémique a pris mardi une tournure sans précédent dans l'histoire récente de l'Eglise belge, avec la démission fracassante du porte-parole de Mgr Léonard, qui a publiquement dénoncé l'insensibilité apparente du prélat. Le même jour, un avocat avait déposé plainte avec constitution de partie civile contre l'archevêque pour homophobie (lire notre article).
 
Pour sa défense, l'archevêque de Malines-Bruxelles plaide une déformation de ses déclarations: «Je réagirais vivement à ces propos tels qu'ils vous ont été présentés», note d'abord dans une lettre de cinq pages, accessible sur le site officiel de l'Eglise catholique belge, www.catho.be.

«Justice immanente»
Puis il reprend chacune de ces déclarations, estimant que celles-ci ont été sorties de leur contexte ou mal interprétées par la presse. A propos du sida, il précise qu'il n'a fait que s'exprimer en 2005 dans le cadre d'entretiens qui ont été publiés ensuite, d'abord en français en 2006 (ci-contre) puis en néerlandais récemment. «Tout au plus, on pourrait éventuellement considérer la première propagation de cette maladie comme une sorte de justice immanente», explique-t-il, en reprenant les deux derniers mots, qui avaient choqué.

Mais, insiste-t-il, il voulait parler des conséquences découlant de la nature même des actes, comme dans le cas des troubles provoqués par la consommation de tabac, et non pas d'une justice divine ou humaine.

«L'homosexualité n'est pas normale»
Quant à l'homosexualité, le primat de Belgique persiste en affirmant que cette tendance n'est pas normale, car elle «n'est pas en cohérence avec la logique objective de la sexualité». Mais «cela n'autorise pas de dire que les homosexuels sont des “anormaux”», soutient-il.

Mgr Léonard revient aussi sur ses déclarations du 27 octobre, où il semblait laisser entendre qu'il fallait laisser en paix les vieux curés ayant commis autrefois des abus sur des enfants, en disant qu'il ne fallait pas chercher la «vengeance». Il rappelle qu'il n'a cessé de répéter depuis le 23 avril que les victimes doivent toujours s'adresser en priorité à la justice.
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Par Paul Parant

VIDÉOS. Pour promouvoir son autobiographie et son nouveau single, Ricky Martin était hier l'invité d'Oprah Winfrey. Il est largement revenu sur l'acceptation progressive de son homosexualité, sur son coming out et sur ses deux enfants.

Heu-reux! Ricky Martin est heu-reux. C'est le principal message qu'il voulait faire passer, pour sa première interview télé depuis son coming out en mars dernier. Et c'est clairement ce que l'on perçoit, en regardant l'émission d'Oprah Winfrey qui est passée hier après-midi aux Etats-Unis.

D'emblée, la présentatrice lui demande pourquoi, après des années de silence ou de dénégations, il a choisi de révéler son homosexualité: «Je n'en pouvais plus, Oprah!» dit-il dans un grand sourire. «Mais je l'ai fait pour mes enfants, pour ne pas leur apprendre à mentir. En décidant de les avoir, j'avais déjà accepté qui j'étais. Là, c'était le moment de le révéler au monde.» Il révèle également avoir beaucoup pleuré après avoir envoyé le fameux message, sur son blog et sur Twitter (lire notre article). «Mais j'étais soulagé, et je pouvais enfin dire que je m'aimais complètement.»

Regardez cet extrait en vidéo:

 
Car, et c'est la principale révélation de l'interview, Ricky a eu des moments de désespoir. Oprah revient sur la tristement célèbre interview de la bomba latina par Barbra Walters, en 2000. Celle-ci l'avait confronté à ses contradictions et lui avait dit qu'il serait «tout simple» de mettre fin aux rumeurs. S'il reconnaît que la journaliste «faisait son boulot» (elle a depuis exprimé ses regrets, lire notre article), il dit s'être senti «massacré, violé, car je n'étais pas prêt à répondre à cela» et cela a ouvert les vannes pour des questions incessantes sur sa sexualité. «C'était fait sur le ton du scandale, et ça a encore davantage repoussé le fait que je puisse m'accepter. J'ai fini par me détester.»

Au bord des larmes, Ricky Martin ferme les yeux et confie: «J'allais me coucher en me disant que je me détestais. Mais je pensais à ma famille, à mon travail caritatif, et je me suis dit que ce n'était plus possible.»

Regardez ces moments dans une émission consacrée à l'interview:

 

Enfin, Ricky Martin évoque sa vie aujourd'hui, avec ses enfants conçus par mère porteuse et qu'il a commencé à élever seul. Il parle longuement de son bonheur d'être constamment auprès d'eux «pour qu'à 16 ans ils puissent me dire que j'ai toujours été là pour eux», et il ne compte pas leur cacher comment ils sont entrés dans sa vie. «Une famille, ça repose sur l'amour, et je vous aime, et vous m'aimez, c'est le plus important», leur dira-t-il.

Mais il n'est plus seul, lui-même: «Je suis dans une relation en ce moment, et c'est formidable», dit-il. Avec le beau courtier qui l'accompagne sur les gazettes people (lire notre article)? On ne le saura pas, même si on peut le supposer. Il dévoile enfin ce qu'il a appris ces dernières années: «Tout est dans votre tête. Il faut se débarrasser de la peur et affronter le monde. Regardez-vous dans le miroir et dites-vous: “Je t'aime et rien ne peut t'abattre, tu ne vas pas tomber.” Si j'avais su que je me sentirais aussi bien après l'avoir fait, j'aurais fait mon coming out il y a dix ans», affirme-t-il.

L'interview coïncidait avec la sortie de son livre de mémoires, Me, dans sa version anglaise, et Yo en espagnol. Ricky Martin sort aussi un single en duo avec Joss Stone, écoutez:

 

La bande-annonce de l'émission d'Oprah Winfrey:

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