gaymarocmusul

Par Louis Maury

Bide sévère à sa sortie, cette comédie où Gérard Jugnot tentait le difficile exercice de faire rire sur fond d'homosexualité a été très mal accueilli. Avec le recul, le film est certes raté, mais ne mérite pas d'être accusé d'homophobie primaire comme il a été dit ça et là.

1577. Pic Sant Loup (Gérard Jugnot) est un styliste star entre la folie d'un Galliano, la bitcherie de Valentino, alourdi par des bagues empruntées aux armoires de Lagerfeld. Le roi Henri III lui confie une mission quasi diplomatique: habiller la fille d'un grand d'Espagne. Mais dans une Europe en pleine guerre de religion, avec entre autres une Espagne sous la coupe réglée de l'Inquisition, Pic Saint Loup et ses mignons vont vite faire tache...

L’ensemble empreinte à La Folie des grandeurs, à La Cage aux folles et à La Grande vadrouille et remixe le tout avec des figures de style contemporaines. L’ensemble, tourné avec pas mal de moyens en Espagne, a un certain cachet. A l’évidence, la comédie a le mérite de vouloir véhiculer un message pour toutes les tolérances (religieuses, sexuelles, politiques). Et Gérard Jugnot est un humaniste sincère qui, par le passé, a déjà réussi avec succès, dans Monsieur Batignole et Une époque formidable, le mélange «comédie» et «sujet grave».

Le film ne mérite pas d'être descendu en flammes
Ici, faute à un scénario bancal, des dialogues souvent faciles, et beaucoup de lourdeurs en général, l'ensemble est trop fardé. Certains ont descendu en flammes le film à la vue de certaines outrances. Celui-ci ne mérite pas un tel jugement. On regrettera juste que Gérard Jugnot se soit laissé écraser par le poids des étoffes et des dentelles dans ce drôle d’hybride inclassable...

Rose et noir, mercredi 27 octobre, à 20h50, sur Canal+. Un film de et avec Gérard Jugnot, Bernard Le Coq et Juan Diego. Durée: 1h37. Sortie: 14 octobre.

Bande-annonce du film:

Photo: DR.

src tetu .com

Par Louis Maury


Véritable phénomène aux Etats-Unis, où son audience ne fait qu'augmenter, cette série basée sur la vie du plus célèbre esclave romain fait penser à «Gladiator» avec des guerriers en jupettes gonflés à testostérone, des combats sanglants et... des scènes de sexe gay!

Spartacus (alias Andy Whitfiled), à gauche, aux prises avec un guerrier.

Après avoir cartonné aux Etats-Unis, Spartacus: Blood and Sand (le titre en VO) débarque enfin en France, d'abord sur Orange Ciné Choc. Cette série, dont on a déjà beaucoup parlé sur TÊTU, s'inspire fortement de Gladiator et de Rome, avec un univers visuel proche du 300 de Zack Snyder.

L'histoire, on la connaît: Spartacus est soldat dans la force auxiliaire romaine. Il est fait prisonnier et condamné à combattre comme gladiateur, pour avoir défié un légat romain. Après avoir remporté plusieurs victoires comme gladiateur, il est vendu comme esclave et atterrit dans un environnement où il doit se battre pour sa survie, se lier d’amitié avec ses ennemis et faire de la politique dans un monde de corruption, de violence et de sexe.

Un casting de choix

Lucy Lawless, John Hannah, Andy Whitfiled et Peter Mensah.

Outre un Spartacus bodybuildé diablement sexy campé par le charismatique Andy Whitfiled, la série s’appuie sur un casting de choix avec l'icône lesbienne Lucy Lawless, éternelle Xena la guerrière (lire son interview) qui joue le personnage de Lucrèce, très amatrice de femmes, mais aussi John Hannah (vu dans La Momie), alias Batiatus, le propriétaire de l'école de gladiateur, Peter Mensah (300, Avatar) qui incarne Doctore, l’esclave le plus loyal et digne de confiance de Batiatus.

Des scènes de sexe gay torrides

Si vous avez aimé 300, vous allez adorer cette série qui croule sous les effets spéciaux, mettant particulièrement en valeur les corps des héros. De plus, le tout est pimenté avec des scènes de sexe hétéro et homo torrides. Après le succès de la première saison, une deuxième devait être lancée. Mais voilà, en mars dernier, l'acteur principal Andy Whitfield a été diagnostiqué d'un cancer!

Le tournage de la deuxième saison, qui devait commencer en mars en Nouvelle-Zélande, a donc été reporté. Du coup, les producteurs sont face à un dilemme: arrêter une série à succès car son acteur principal est indisponible en raison d'un traitement très lourd… ou le remplacer. En attendant, la chaîne Starz, qui diffuse Spartacus, envisage de créer une mini-série de six épisodes qui serait un préquelle de cette fiction déjà culte. En tout cas, ne passez pas à côté de la première saison de Spartacus.

Spartacus: Blood and Sand, dès le 3 octobre.
Deux épisodes, tous les dimanches, à 20h40, sur Orange Ciné Choc.

Regardez la bande-annonce en VO:

Photos: DR.

src tetu.com

Par Louis Maury

Le jeune réalisateur québécois Xavier Dolan signe un second film à la fois drôle, troublant et tragique qui envisage le désir amoureux sous l'angle de la fascination, de la frustration et de l'aveuglement. A découvrir demain dans les salles.

A Hollywood, on appelle cela le syndrome du «one hit wonder». Il atteint de jeunes réalisateurs qui explosent dès leur premier film. Après avoir été canonisés vivants, ils disparaissent dans l'anonymat, faute d'avoir su gérer le stress du deuxième film. Qui se souvient aujourd'hui de Jonathan Caouette et de son emballant Tarnation?

Un jeune homme diaboliquement attirant
L'an dernier, le québécois Xavier Dolan avait frappé les esprits avec J'ai tué ma mère qu'il avait écrit, autoproduit, mis en scène tout en tenant le premier rôle. Découvert en 2009 à la Quinzaine des réalisateurs, Xavier Dolan y avait raflé trois prix. Et une trentaine dans le monde. Un an après, il revient avec Les Amours imaginaires, qui revisite les rapports amoureux sur le mode du marivaudage ironique. Beaucoup l'attendaient au tournant. La maîtrise et l'esprit du film balayent toutes les craintes. Voici Francis (Xavier Dolan) et Marie (Monia Chokri), deux amis qui s'entichent du même jeune homme diaboliquement attirant (Nils Schneider) lors d'un dîner. Chacun d'entre eux, en quête du grand amour et d'un corps auprès duquel «se réchauffer l'hiver», croit percevoir des signaux engageants de la part du jeune Adonis blond.

S'engage alors une lutte sourde, et sans merci, pour le conquérir, quitte à mettre en péril leur équilibre émotionnel et leur amitié. Le film de Dolan est truffé de références cinématographiques, allant de Godard à Woody Allen, en passant par à Stephen Frears, en jouant sur la carte du tendre et la confusion des genres. Ni film homo, ni film hétéro, Les Amours imaginaires dépassent la classification, et jouent avec des dialogues très écrits. Souvent drôle (un détail qui caractérisait, on l'oublie souvent, J'ai tué ma mère), ce marivaudage aux fulgurances vintage (Dalida dans la BO, Monia Chokri en beauté 50's) parle fort bien de l'aveuglement amoureux, et de tous les troubles qu'il entraîne. Xavier Dolan a clairement un ton et un univers. Son talent n'a décidément rien d'imaginaire...

Regardez un extrait du film ci-dessous:

Et la bande-annonce:

Par Louis Maury

Ce long-métrage philippin sur la fascination d'un gamin des bidonvilles pour un policier est d’abord une superbe histoire d'amour qui déborde de candeur.

Quand L'Eveil de Maximo Oliveros fut présenté pour la première fois au Festival de Berlin en 2006, le public qui venait de découvrir le synopsis du film commença, à l'époque, à grincer des dents: comment un festival d’une telle envergure pouvait sélectionner un long-métrage sur la fascination amoureuse d'un bambin de douze ans pour un jeune policier de 25 ans. L'Eveil de Maximo Oliveros vaut pourtant largement mieux que son sujet en apparence scabreux. C'est une chronique tendre de deux solitudes qui se croisent sans vulgarité.

Et c'est plutôt le portrait d'un enfant queer qui s'épanouit peu à peu dans l'univers hostile d'un bidonville de Manille. Au final, ce film philippin repartit avec le Grand Prix du meilleur film attribué par un Jury international d'enfants, le Teddy Bear récompensant le meilleur film gay. Il fut également distingué à Montréal en 2005 par le Prix de la meilleure fiction. A découvrir.

L'Eveil de Maximo Oliveros, jeudi 23 septembre, à 20h40, sur Ciné Cinéma Club (rediffusion: samedi 25 septembre à 09h05). Un film de Auraeus Solito, avec: Nathan Lopez, Soliman Cruz et JR Valentin. Genre : comédie dramatique. Durée: 1h40.
 
Regardez la bande-annonce:

Photo: DR.
src tetu.com

Par Pascal Matthieux

Le festival de films gays et lesbiens d’Orléans, qui se tiendra du 24 au 26 septembre, mise sur sa programmation pour sensibiliser les jeunes à la lutte contre les discriminations liées à l'orientation sexuelle et au genre.

Sensibiliser les jeunes à la lutte contre les discriminations liées à l'orientation sexuelle et au genre: tel est le thème de la quatrième édition du festival de films gays et lesbiens d'Orléans qui se tiendra du 24 au 26 septembre. Christel Guillard, créatrice et organisatrice de l'événement, espère qu'il permettra d'attirer aux Carmes un public plus jeune et moins exclusivement homosexuel.

Courts-métrages, fictions et documentaires
Au menu du festival: une série de courts-métrages (Cowboy Forever ci-dessus en photo, En colo, Pauline) – «un bon format pour faire passer des messages», explique Christel –, dont plusieurs, écrits et réalisés par des jeunes, sont les lauréats 2009 du concours «Jeune et homo sous le regard des autres», mais aussi avant la première de trois fictions et un documentaire américain, que l’organisatrice du festival considère comme «incontournable»: It's Elementary, Talking About Gay Issues in School (voir bande-annonce plus bas).

Tourné en 1996, il a été projeté dans de nombreuses écoles d'outre-atlantique et a remporté de nombreux prix. La projection sera suivie d'un débat avec le Groupe action gay et lesbien Orléans – Loiret (GAGL) qui intervient régulièrement en milieu scolaire.

D'un bord à l'autre, festival de films gays et lesbiens organisé par l'association Ciné Mundi, les 24, 25 et 26 septembre, au cinéma des Carmes, à Orléans.

Le programme complet du festival:

Vendredi 24 septembre
20 heures: Soirée d’ouverture: séance de courts-métrages. En colo, Pauline, Omar, Odile, Os sapatos de Aristeu, Cowboy Forever, American Boy. Rencontre-débat avec un réalisateur.

Samedi 25 septembre
19h30: Documentaire: It's Elementary, Talking About Gay Issues in School (C’est élémentaire - Parler de l’homosexualité à l’école).
Rencontre-débat avec le Groupe Action Gay et Lesbien – Loiret sur les interventions en milieu scolaire.
21h45: Ander.

Dimanche 26 septembre
16 heures: El niño pez
18 heures: I Can't Think Straight

Bande-annonce d'It's Elementary, Talking About Gay Issues in School:

Bande-annonce d'Ander:

Bande-annonce de Cowboy Forever:

src tetu.com